Le demi-siècle de règne de Charles VI (1380-1422) est une période-clé pour l’histoire de France. Profitant d’une « pause » dans la guerre de Cent Ans et d’un royaume consolidé par Charles V, les premières décenniers du règne sont une période brillante, qui voit l’apogée de la culture courtoise et d’ambitieux projets de croisade et d’expansion territoriale. Cependant, la folie du roi, débutée en 1392 et qui va en s’empirant, fait progressivement basculer le pays dans une guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. L’invasion anglaise de 1415, qui se solde par le désastre d’Azincourt, ne fait que renforcer la crise. Les dernières années du règne sont parmi les plus sombres du royaume de France, avec un roi qui déshérite son fils et donne le royaume au roi d’Angleterre, qui s’empare de Paris sans même avoir à combattre.

Ce cours a pour but d’étudier cette époque charnière dans tous ses aspects. Politique d’abord, puisque la crise à ce niveau finit par toucher la société dans son ensemble. Nous étudierons dans le détail les enjeux et le déroulement de la guerre civile, mais nous verrons aussi que ces troubles accélèrent le mouvement entamé depuis le début du XIVe siècle vers l’Etat moderne, avec ses administrateurs « fonctionnaires », sa raison d’Etat, ses partis politiques… Le cours traitera aussi des relations entre la France et ses voisins, particulièrement l’Angleterre, mais aussi la Papauté ou l’Empire.

Le règne de Charles VI est une des périodes les mieux documentées du Moyen Âge, car l’usage de l’écrit se répand dans tous les domaines. Cela nous permettra d’étudier la société et la vie quotidienne au tournant des XIVe et XVe siècles, aussi bien dans les villes que dans les campagnes, en traitant des nobles comme dees criminels, et en faisant un point sur les pratiques de la guerre. Enfin, nous nous intéresserons aux arts, aux sciences et à la littérature de cette époque. La cour de Charles VI est alors un des cœurs battants de culture européenne ; elle étale avec fierté son luxe tapageur et produit de nombreuses œuvres de première importance.

« Opinions publiques et mass media (XVIIe-XXe siècles) », CM et TD (2 x 24 heures).

Dans le cadre de ce cours, on retrace l’histoire des liens unissant étroitement opinions et médias en Europe et aux États-Unis entre le début du XVIIe et la fin du XXe siècle. Le CM est construit sur une base chronologique afin d’étudier l’apparition des premiers périodiques, au XVIIe siècle, et la formation d’un espace public politique au cours du XVIIIesiècle. On présente et on analyse ensuite les grandes évolutions de la presse écrite au XIXe siècle, ainsi que la diversification des médias durant le XXe siècle, toujours dans un souci marqué de saisir les rapports entre un public, qui fait bien autre chose que consommer passivement ou subir l’information, et les médias, dont les acteurs produisent et font circuler une information qui n’est pas sourde aux réactions de l’opinion. Les TD sont organisés autour de la présentation d’exposés sur des sujets précis (« Les mazarinades » ou « La censure pendant la Première Guerre mondiale »).


Orientation bibliographique

·      Frédéric Barbier et Catherine Bertho-Lavenir, Histoire des médias de Diderot à Internet, Paris, Armand Colin, 1996.

·      Ivan Chupin, Nicolas Hubé et Nicolas Kaciaf, Histoire politique et économique des médias en France, Paris, La Découverte, 2012.

·      Claude Dargent, Sociologie des opinions, Paris, Armand Colin, 2011.

·      Jean-Noël Jeanneney, Histoire des médias des origines à nos jours, Paris, Seuil, 1990.


L’idée selon laquelle « l’environnement a une histoire » est récente, puisqu’elle a émergé dans les sciences humaines et sociales essentiellement en raison de la crise climatique et écologique que le monde traverse en ce début de XXIe siècle. Pour autant, l’histoire environnementale fait désormais figure de courant historiographique en plein développement, et bénéficie d’une littérature déjà vaste. En suivant les pistes esquissées par cette approche nouvelle de l’histoire, l’objectif du cours sera de comprendre la manière dont les sociétés occidentales ont pensé et mis en pratique leur rapport à l’environnement, du XIXe siècle au début du XXIe siècle. 


Ce cours clôt la formation de licence en histoire moderne autour du royaume de France, de son destin et de ses mutations tant dans le domaine économique, culturel, politique, que religieux au 18ème siècle. A partir de la 2ème partie de ce siècle, le royaume de France vit une période d’expansion économique et culturelle sans précédant tout en faisant face aux difficultés d’un héritage monarchique et féodal à bien des égards très complexe. La monarchie progresse au-dessus d’une société de plus en plus alphabétisée, acculturée, contestataire aussi, tout en engageant des réformes éclairées dans tous les domaines. Sans véritable appareil de représentation nationale et législative, le roi de France demeure le seul à décider même si ses marges d’autorité sont très limitées par les corps intermédiaire (clergé, parlements, provinces autonomes, etc). Isolés à la cour de Versailles, encore très influente, les souverains Louis XV (1715-1774) puis Louis XVI (1774-1792) accompagnent tant bien que mal une nation naissante jusqu’à solliciter ses conseils dans les années 1787-1788 et 1789.

On portera une attention particulière à l’année révolutionnaire de 1789 qui révèle les forces et les faiblesses d’un peuple et de son roi dans leur désir de former une seule nation souveraine. On tentera de comprendre comment cette révolution fut à la fois une immense rupture, allant très au-delà de ce qu’un peuple pouvait supporter en brisant son unité et au final sombrer dans la guerre civile ; en même temps on traitera des continuités qui ont prolongé l’œuvre monarchique, sous les régimes républicains du Directoire au Consulat puis l’Empire,