La guerre est la plupart du temps un phénomène transnational et se prête de ce fait à une approche historique comparative. Il y a d’autres guerres qu’on appelle « civiles » qui opposent - pour ainsi dire - des frères ennemis et font partie intégrante de l’histoire nationale du pays concerné. Il y a enfin des guerres circonscrites au territoire d’un seul pays auxquelles participent des combattants venus d’ailleurs : c’est le cas de ladite « Guerre d’Espagne » (1936-1939) qui a ainsi vu s’affronter des Espagnols entre eux (en Espagne on continue d’ailleurs à parler de « guerra civil »), mais les rangs des deux côtés étaient renforcés par des combattants, instructeurs et observateurs étrangers. Parmi eux on décomptait, surtout du côté républicain, de nombreux écrivains et intellectuels, et notamment le français André Malraux et l’américain Ernest Hemingway. A travers les romans qu’ils ont tiré de leurs séjours en Espagne, la guerre accède au statut d’objet d’étude de la littérature comparée.
On constate par ailleurs que cette guerre est récemment revenue sur le devant de la scène, dans des textes de jeunes écrivains qui pourraient être les enfants ou petits-enfants des combattants de jadis. Ces œuvres participent à ce qu’on a pu appeler le « devoir de mémoire », mais aussi bien l’espagnol Javier Cercas que la française Lydie Salvayre s’en acquittent sous couvert de ce que faute de mieux on appellera provisoirement des docu-fictions.
Pour compléter ces approches, nous visionnerons le film Land and Freedom (1995) de Ken Loach qui s’inspire ouvertement de Hommage à la Catalogne (1938) de George Orwell, après que celui-ci a fait l’objet d’une relecture critique par Claude Simon dans Les Géorgiques (1981).
Textes au programme (à lire impérativement avant le début du semestre):
André Malraux, L’Espoir (1937) (Gallimard - folio, 1972)
Ernest Hemingway, Pour qui sonne le glas [For Whom the Bell Tolls, 1940] (Gallimard - folio, 1973)
Javier Cercas, Les Soldats de Salamine [Soldados de Salamina, 2001] (Actes Sud - Babel, 2004)
Lydie Salvayre, Pas pleurer (2014) (Seuil - points, 2015).
- Profesor: Hans Hartje